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 LES INTERVENTIONS de THIBAUD

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MessageSujet: LES INTERVENTIONS de THIBAUD   LES INTERVENTIONS de THIBAUD EmptyVen 16 Juil 2010 - 17:20

LES INTERVENTIONS de THIBAUD 5810_110


Discours de Thibaud Valérian
Assemblée Générale de SOLHAND,
le 12 juin 2010 Université Paris V, René Descartes.

Mesdames et Messieurs, Chers Amis,

Permettez-moi tout d’abord de vous dire simplement la joie que j’ai de vous retrouver aujourd’hui et de passer ces moments de partage et d’échanges à vos côtés.

Ensuite, permettez-moi, sans préambule, de vous exposer quelques constatations et réflexions diverses que j’ai pu, comme vous tous, relever depuis quelques années à propos de « l’état du monde » et de « l’évolution de notre société » :

- le nombre d’humains s’accroit à un rythme exponentiel, sans qu’aucune certitude sur les capacités de développements, qui permettront de les nourrir, ne soit acquise
- ces accroissements de populations n’ont aucune cohérence ou pertinence sociale ou sociétale, et répondent bien plus à des ambitions « pseudo-régaliennes » qui visent à consacrer la prédominance par le nombre de certains états vis-à-vis d’autres, donc par voie de conséquence de créer des besoins, des industrialisations forcées, des dérèglementations caractérisées, des flux désordonnés de populations, et, nécessairement, des désastres sociologiques annoncés
- nos besoins d’évolutions naturels se substituent progressivement à des besoins artificiels, mus par une société de consommation extravagante dont le consumérisme génère progressivement de grands désordres, qu’elle a de plus en plus de mal à contenir et dont elle ne sait encore pas mesurer les effets et les impactes à long terme
- depuis l’avènement de l’humain comme espèce « prédominante » sur cette terre, on sait que plus de quatre vingt dix pour cent de la diversité des espèces « vivantes » a été condamnée à une disparition anticipée
- force est de constater que l’accroissement des bouleversements climatiques auxquels nous assistons de plus en plus et qui vont très certainement s’amplifier ne donnent toujours pas un réel signal d’alarme à l’ensemble des pays les plus industrialisés, et que même si une prise de conscience voyait le jour avec des applications concrètes, aucune solution ne permettrait d’inverser réellement cette évolution
- contre toute attente, si certaines épidémies ont pu, depuis un siècle, être jugulées presque intégralement, d’autres se redéveloppent, tout comme apparaissent de nouveaux fléaux, que la science n’arrive ni à prévoir, ni à contrôler ou guérir
- le fléau de la « marge », du « chiffre d’affaire » et de son inexorable progression condamnent globalement toute industrie de production ou de recherche, notamment dans les secteurs médicaux et pharmaceutiques, à rendre généralement dépendants la rentabilité du développement de nouveaux produits et traitements au nombre de personnes « clientes » concernées, et à mettre au banc d’un « no man’s land » tous ceux qui, en nombre trop restreints, doivent se contenter de chimères, d’espoirs et d’éventuelles thérapies de confort qui ne bénéficieront d’aucune perspective d’évolution sans objectif possible de rentabilité
- les trois quart des humains de cette planète vivent en dessous de ce que l’on appelle communément le « seuil de pauvreté », et nombre d’entre eux sont condamnés encore à mourir de faim, à être victimes des plus de cent cinquante conflits armés toujours en cours dans le monde ou à subir la dictature de la misère et de l’oppression
- malgré tous les progrès de nos sociétés de consommation, nos règles d’évolution et de progression économique ne placent guère l’homme et son bien-être au premier plan des objectifs à servir, mais plutôt utilisent le plus grand nombre des hommes pour servir une mécanique gloutonne à la tête de laquelle on trouve un petit nombre qui possède souvent sans compter et trop souvent sans servir, si ce n’est à lui-même
- l’évolution des techniques et moyens de communications depuis quelques années aurait pu faire espérer, grâce à la connaissance qu’elle porte désormais au plus grand nombre, que les humains trouveraient le moyen de se rapprocher, de mieux communiquer ensemble ; hélas, on constate un isolement croissant des individus, des replis identitaires, des développements communautaristes grégaires,…etc…


J’arrête ici cette liste « optimiste » sommaire, volontairement imprécise et non-exhaustive, que je cite seulement dans ses grandes lignes et dont le contenu, pourrait, par thème, faire l’objet de nombreuses discussions et de débats, car ces évocations sont pour moi l’objet d’une seule question devant vous aujourd’hui : QUID de L’HOMME, dans tout cela ???

Au-delà des préjugés, des méthodes, des mentalités, des habitudes de vies, des normes de sociétés, où nous plaçons nous, pour ce qui nous concerne au premier chef ??

Sans dogmatisme, je crois utiles les regroupements, indispensables les rassemblements circonstanciés qui permettent nécessairement à des êtres partageant ensemble des événements de vie ou des difficultés, de créer des forces réelles, permettant d’engager des rapports d’influences, que l’on appelle aussi parfois l’exercice du « lobbying ». Mais dans tout cela, force est de reconnaître que le rapport dominant-dominé s’exerce toujours en fonction de la « norme » et du nombre.
Certes, on peut assimiler cet état de fait au principe même de la « démocratie ».
Mais derrière ces mots, à titre plus personnel, je rencontre dans le cadre de mes activités professionnelles, de mes fonctions ou de mes engagements, en France et à l’étranger, toujours plus d’êtres en souffrance et dont la détresse n’est jamais considérée qu’en fonction également d’un rapport de « force » généré principalement par la loi du plus grand nombre face au plus petit.

Alors, puisqu’il apparaît que ces luttes inégales s’exercent toujours dans un contexte préétabli, je souhaiterais aujourd’hui vous proposer de réfléchir à une configuration quelque peu différente dans l’ordre de nos rapports.
Effectivement, toute personne malade, soumise à une pathologie médicale, incluse donc dans ce monde du « handicap » se trouve et se « retrouve » de facto plus « facilement » avec d’autres êtres également concernés dans leur propre chair, de près et parfois plus lointainement.
Or, si cette situation peut nous sembler logique, nous sommes trop facilement amenés à en conclure qu’il y a une « opposition » significative entre le « bien portant » et le « handicapé », et cette très rapide conclusion nous amène souvent à créer, bien involontairement, des sortes de barrières, des catégories, des castes, des normes, que la société a trop fait d’admettre, de conditionner et de rendre orthonormée pour réduire le « dérangement ».

J’appelle donc votre réflexion à étudier de nouvelles perspectives de gouvernances morales, intellectuelles, relationnelles,… à envisager de nouvelles possibilités d’échanges… à oser croire que nos règles ne sont pas immuables et que les combats, que nombre d’entre vous livrent au quotidien dans une forme d’isolement épuisant, ne sont pas voués au partage anonyme…
Avec près de huit mille maladies existantes, rares ou orphelines, environ quatre millions de personnes concernées, seulement en France et vingt-cinq millions en Europe, ne peut-on pas croire que ces chiffres représentent une réelle force significative ? S’il est nécessaire de s’unir, de partager, pourrait-on imaginer que ces partages ne se fassent pas seulement en cercles restreints ou entre « pathologies » communes ?

Il m’apparait aujourd’hui plus qu’opportun de trouver de nouvelles passerelles qui nous rassemblent au-delà d’une quelconque pathologie médicale, d’imaginer de nouveaux échanges entre les « déjà malades » et ceux qui, un jour ou l’autre, de par l’allongement de la durée de vie et les progrès de la science, seront amenés pour la plus-part à être de « futurs malades ». Tout n’est qu’une question de temps, de mentalités, d’espoirs, de convictions et d’envie de croire qu’une autre société est en marche et que de simples réflexions inédites pourront conduire à quelques actions novatrices et permettront d’unir ceux qui croient trop facilement que seule une pathologie médicale les oppose.
Plus nombreux, nous sommes plus forts, et plus diversifiés, nous devenons plus représentatifs d’une société qui doit chercher à unir ses différences et à ne pas les considérer comme des arguments qui opposent systématiquement les forts aux faibles, les riches aux pauvres et qui stigmatise trop facilement alors que son intérêt se trouve justement dans tous les apports qu’elle peut reconnaître chez chacun, quel que soit son statut.

Je soumets donc à votre réflexion et votre sagacité ces quelques propos, en vous disant encore toute la conviction qui est la mienne d’espérer pour tous ceux qui sont dans l’attente et la lutte, que ces espoirs doivent se conjuguer avec ceux qui justement ne mesurent pas suffisamment ce que le combat pour la vie signifie dans le quotidien d’un être si peu différent de ses frères humains.
Il est donc du devoir de chacun et dans l’intérêt de tous de faire bouger les lignes et que le « monde du handicap » soit tourné vers l’extérieur avec un dynamisme renouvelé et progressivement devienne l’initiateur de nouveaux rapports, de projets fédérateurs, qui dépassent ses simples intérêts et puisse être le porteur de nouveaux espoirs pour chacun.


Thibaud Valérian
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