En France, aucune aide pour les parents handicapés qui ont des enfants La sexualité des personnes handicapées a intégré depuis quelques mois le monde politico-médiatique et commence à secouer le grand public. En revanche être parent quand on a un handicap reste pour le moment sans visibilité, à tel point que ce sujet n’est traité dans aucune loi française et qu’il est impossible d’avoir une quelconque forme d’aide à ce jour.
La loi n°2005-102 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées votée par le gouvernement le 11 février 2005 prévoit un ensemble d’aides permettant aux personnes en situation de handicap d’accéder à une vie autonome. Adaptation du domicile, aide humaine, accompagnement animalier, aménagement du véhicule, normes d’accessibilité pour les bâtiments accueillant du public…
La PCH regroupe aujourd’hui la quasi-totalité des besoins des personnes handicapées, elle est ouverte aux enfants et adolescents handicapés depuis le 1er avril 2008 ainsi que pour les personnes âgées de moins de 75 ans (dès lors que les critères pour l’attribution de la PCH étaient remplis avant 60 ans). En revanche aucune solution n’est prévue pour les personnes handicapées qui ont des enfants et dont ils ne peuvent s’occuper seuls.
Avoir un enfant quand on est handicapé n’est pas chose impossible ! On peut tout à fait élever un enfant et lui donner de l’amour, qu’on soit valide ou qu’on vive avec un handicap. En revanche on peut avoir besoin d’aide pour l’accomplissement de certains actes de la vie quotidienne.
Il n’est pas question ici de blâmer l’organisation des MDPH mais plutôt de s’interroger sur la réflexion des législateurs. Pourquoi n’y a-t-il rien d’envisagé pour ce type d’accompagnement ? Après tout, il s’agit bien d’une aide à une personne handicapée. Une loi n’est jamais parfaite du premier coup, il est toutefois surprenant qu’après sept ans d’application le sujet n’est toujours pas été traité.
Permettre aux personnes handicapées qui ont des enfants, ou qui le souhaitent, de pouvoir bénéficier d’aides (technique ou humaine) serait une grande avancée sociale, elle renforcerait l’idée d’un accès à une vie « normale ». Aujourd’hui bon nombre de couples mixtes ou composés de deux personnes handicapées ont peur de fonder une famille, par crainte de ne pouvoir s’occuper de leur bébé.
Publié le 23 novembre 2011 dans :
Sexualité, parentalité et handicap