Oh, oui, il y a des choses à dire sur l'accueil d'un traumatisme dû à une maladie rare méconnue des urgentistes !!
Marjolaine en a fait l'expérience en mars 2005 :
c'était la première fois qu'elle perdait l'usage de ses jambes suite à une énorme crise de douleurs dûes à son syndrome SAPHO. Elle était au lycée et les pompiers l'ont envoyée aux urgences de l'hôpital de Cognac.
Là, on l'a fait attendre de 14 heures à 22 heures avant que quelqu'un vienne l'examiner, et la documentation sur le SAPHO, n'ayant apparemment pas suffit, ils l'ont gardée en observation la nuit et le lendemain matin l'ont transférée dans un service de psychiatrie d'Angoulême avec interdiction pour nous d'aller la rejoindre !
J'ai tellement bataillé que j'ai réussi à m'y imposer le surlendemain et de réclamer une consultation avec la psychiatre chef de ce service pour tenter d'y comprendre quelque chose dans cette orientation...
La psychiatre a su nous écouter et a signé immédiatement le bon de sortie de Marjolaine en l'adressant à un...rhumatologue !
Voilà un exemple où des urgentistes pris au dépourvu par une maladie rare inconnue pour eux, mais ne voulant pas predre la face devant une jeune patiente désorientée par la tournure angoissante de sa maladie, l'ont envoyée dans un service où elle n'avait strictement rien à faire et qui l'a beaucoup perturbée, dans la mesure où elle l'a interprété comme si on la prenait pour une mythomanne !
Il n'y a pas de nom pour qualifier ce genre d'erreur de diagnostic !
Désormais, nous nous promenons toujours avec de la doc sur la maladie pour s'il arrive quelque chose qui nous oblige à renconter un médecin qui ne connait pas le SAPHO !
Aussi, nous avons développé une diplomatie particulière pour faire passer l'info. C'est un travail de longue haleine à mener à petits pas, mais ne lâchons jamais.